Son histoire
Une bonne partie de l’efficacité et surtout du plaisir que je prends à la pêche tient dans le temps minime que je passe à changer de mouches alors même que dans les eaux rapides les pertes de mouches artificielles sont fréquentes.
Pour cela, j’utilise un dévidoir ultra-rapide de pointes: le SPEED-RIG.
Il y a bien longtemps que j’utilise des dévidoirs circulaires plutôt que d’encombrantes boîtes à mouches accompagnées de leurs nombreuses bobines de fil.
D’autant que monter les mouches au bord de l’eau est souvent laborieux. Que cela soit à cause du froid, du manque de luminosité, de ma presbytie et j’en passe…
Le système était simple; un peu trop d’ailleurs; les mouches n’étaient pas suffisamment protégées et le maintien des enroulements peu pratique.
J’ai donc décidé d’améliorer le dévidoir. Il m’a fallu plus de trois ans d’allers-retours , entre conception, réalisation à l’imprimante 3D et d’utilisation au bord de l’eau, pour un résultat optimal.
Une bonne occasion pour mettre en pratique les cours de mathématiques que je dispense à mes élèves et de revoir, à de nombreuses reprises, ma copie!
En effet, malgré la simplicité apparente du dévidoir, il a fallu résoudre un nombre important de problèmes. Ce qui a fait d’ailleurs l’objet d’un dépôt de brevet à l’INPI.
Parmi ceux-ci, des exigences fonctionnelles comme:
- Contenir les mouches à l’intérieur du dévidoir afin de les protéger.
- Assurer la continuité des enroulements afin que le fil de pêche ne subisse aucune cassure qui aurait laissé une marque irréversible et fragilisante. Dans le speed-rig, il n’y a aucun angle lors des changements de direction, les ailettes du dessus, par exemple, sont tangentes à la gorge qui stocke les enroulements.
- Assurer un bon maintien du couvercle. Si vous regardez le Speed-Rig de près, vous observerez quatre ailettes en forme de C qui ont la double fonction d’éloigner le couvercle des enroulements et d’assurer le clipsage du couvercle sur le dévidoir.
- Empêcher le fil de se dérouler inopinément.
- Etc.
aet des contraintes de fabrication comme :
- Réduire le coût de l’outillage. Nous avons conçu un moule en aluminium à une seule empreinte et sans tiroir.
- N’avoir aucune contre-dépouille sans quoi le démoulage est impossible; ce qui se réalise à l’imprimante 3D ne sort pas forcément en injection plastique, loin s’en faut!
- Avoir une dépouille suffisante pour assurer un bon démoulage la pièce.
- Pouvoir assembler les deux parties du Speed-rig sans colle.
- Positionner les éjecteurs.
- Choisir la matière plastique. La matière choisie est, notamment, moins dense que l’eau.
- Choisir la couleur du dévidoir. Ce qui devait être un choix esthétique, c’est vite transformé en choix pratique. En effet, au bord de la rivière, il est bien plus aisé de repérer un fil de pêche sur un Speed-Rig noir.
- Etc.
L’étude du moule et l’injection ont été réalisées avec Delphine Gamen gérante de la société « Formes Actives », qui réalise notamment des pièces pour la marque de skis « Rossignol ». Cette société est basée à Lescheraines en Savoie à quelques dizaines de kilomètres de chez moi et à quelques mètres du Chéran, labellisé « Rivières Sauvages », dans lequel je vais souvent poser mes mouches!
Dephine Gamen, en plus d’être un soutien technique, est aussi un partenaire de confiance. C’est un des intérêts du Made in France!
À peine sortie de la presse et encore chaude, la version définitive du dévidoir est testée au bord de l’eau…
…les truites n’ont qu’à bien se tenir!